S: Oui, Bonjour !
L: Salut !
S: Salut. Pourrions nous parler 10 minutes en allemand puis 10 minutes en français ?
L: Oui, pourquoi pas ? Enfin, si tu es d‘accord. Je peux te tutoyer ou je dois te vouvoyer ?
S: Tu peux me tutoyer bien sûr.
L: Oui, ok!
S: Je m‘appelle Sina.
L: Comment ? Comment ça s‘écrit ?
S: Sina. S-I-N-A.
L: Ok, Sina. Ok, ce n‘est pas très compliqué! Et pas Amélie, comme tu l‘as écrit.
S: Oui j‘aimerais bien… Enfin, ce serait un prénom dans lequel je me verrais bien (?)
L: Parce-qu‘il y a quelque chose derrière ou…?
S: Non, j‘aime juste bien ce prénom. Je trouve qu‘il sonne bien.
L: Mais c‘est un prénom français non? Ce prénom existe-t-il aussi en Allemagne ?
S: Oui il y a aussi ce prénom en Allemagne.
L: Ah d‘accord. J‘ai remarqué que beaucoup de prénoms français étaient très appréciés en Allemagne. Par exemple Chantal ou des noms comme ça, et j'ai trouvé ça très drôle parce-qu'ils sonnent très vieux en France. C'est drôle.
S: Oui, c‘est vrai. (pause) Mais j‘ai lu que tu voulais aussi apprendre l‘italien.
L: Oui, comme toi. C‘est marrant.
S: Pourquoi ? Enfin, est-ce qu‘il y a une raison ? Pourquoi l‘italien ?
L: Parce-que j‘aime beaucoup la période de la Renaissance. Et donc, ça vient de l‘Italie. Et aussi parce-que ma grand-mère a appris l‘italien et qu‘elle aimerait beaucoup que je l‘apprenne aussi. Donc plus tard j‘aimerais beaucoup apprendre l‘italien. Et aussi parce-que c‘est un pays où il y a beaucoup de soleil. C‘est un peu un cliché ce que je dis mais c‘est ce qui me plaît, oui. Et toi, pourquoi tu veux apprendre l‘italien aussi ?
S: Je trouve aussi que le pays est beau, les paysages, la mer… Nous en Allemagne nous avons juste la mer du nord et la mer baltique, où il fait froid. D‘où la mer Méditerrannée. Mais il y a aussi la langue. Je trouve que ça sonne très bien aussi. Et c'est un peu... c'est un peu comme le français. Il y a aussi la... ce sont toutes les deux des langues latines...
L: Oui, c‘est vrai.
S: Et c‘est pourquoi j‘aimerais beaucoup l‘apprendre.
L: Tu aimerais davantage être bilingue en français ou en italien ?
S: Plutôt en français.
L: Mais c‘est compliqué, ou ça va ?
S: J‘aime beaucoup la langue et je l‘apprends depuis très longtemps. Depuis la 8e Klasse (nb: la 4e)
L: Ah oui, d‘accord.
S: Oui donc plutôt le français. J‘aime beaucoup cette langue, oui.
L: As-tu déjà été en France ou pas ?
S: Si. J‘y ai été une fois lors d‘un échange avec Versailles en 10e classe (nb : seconde)
L: Oui, je connais la ville. Super. Est-ce que la ville t‘a plu ?
S: Oui. La ville était très jolie. Enfin, le château était très beau. Nous avons beaucoup été à Paris aussi.
L: Oui c‘est vrai, ce n‘est pas très loin.
S: Oui. Et après j‘ai aussi été Au Pair
L: Ah! Au Pair pendant un an ?
S: Non, juste 2 mois pendant les vacances d‘été.
L: Ok, mais c‘est courageux. Et où ça ?
S: Aux alentours de Bordeaux.
L: Comment ça s‘appelle ?
S: Saurre. Très, très petit.
L: Non, je ne connais pas.
S. Mais toi, tu as déjà été en Allemagne ?
L: Oui, alors j‘ai été 3 mois à Flensburg. C‘est au bord de la mer baltique. Je suis retournée plusieurs fois à Flensburg. J‘ai aussi été à Berlin, à Cologne. Mais je ne suis jamais allée dans le sud de l‘Allemagne, et ca serait un grand rêve ! Oui, j‘aimerais beaucoup aller en Bavière, ou je ne sais pas mais dans le sud en tous cas. Et où habites-tu ?
S: J‘habite dans… enfin j‘habite à Erlangen, mais un peu à l‘extérieur d‘Erlangen. C‘est un peu comme un petit village. (pause). J‘étudie le français et l‘histoire, pour devenir professeure.
L: Ah d‘accord : L‘histoire de France ?
S: Non, le français ET l‘histoire.
L: Ah oui, d‘accord. Je pensais l‘Histoire de France.. Et je me suis dit „pourquoi ?“ Mais super !
S: Pour devenir professeure. Et donc, j'enseignerai au lycée, c'est-à-dire au Collège/Lycée.
L: Ah d‘accord ! C‘est pourquoi tu as écrit que tu voudrais changer le système, n‘est-ce pas ?
S: Mhm.
L: Et qu‘est-ce qui ne te plaît pas ? Enfin, je trouve que le système en Allemagne est bien meilleur qu‘en France. Qu‘est ce qui ne te plaît pas ?
S: Par exemple… En Allemagne… ou en Bavière… On doit avoir environ 16 systèmes scolaires différents. Le système scolaire n‘est pas le même partout en Allemagne, comme c‘est le cas chez vous. Il y a des différences dans chaque Land. Et ce que je trouve dommage, par exemple, c'est que... L'école primaire dure quatre ans et ensuite les élèves vont dans trois écoles différentes. Et peut-être qu‘ils pourraient faire ce choix un peu plus tard, quand ils sont un peu plus âgés.
L: Oui, c‘est ce que j‘ai eu avec les langues. Je trouve qu'il était trop tôt pour prendre une décision, et après il n'y a plus de chances [de changer], oui. En France on décide plus tard, mais je pense que ce n'est pas une décision neutre, car beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte. Par exemple le niveau de prestige des études ou des choses comme ça. Par exemple, si nous obtenons forcément un emploi à la fin ou non. Donc ce n'est pas si neutre que ça non plus, même si le choix est plus tardif. Il y a aussi beaucoup de problèmes. Et nous avons un système qui n'existe pas en Allemagne, je pense. Le système des grandes écoles. Tu connais les « grandes écoles » ? Oui. Je pense qu'il y a tellement de pression là-bas. Donc en Allemagne c'est mieux, parce qu'on va à l'université ou pas. Et en France on a le choix entre université ou grande école - c'est-à-dire préparation à la grande école - ou, je ne sais pas, BTS, CAP, ... il y a tellement de formations. Et parfois, il est très difficile de prendre une décision.
S: Oui, je comprends. C‘est vrai que c‘est plus simple chez nous. Nous n‘avons pas ces „grandes écoles“. Pour nous, les notes de l‘Abitur sont très importantes. Donc, si quelqu‘un veut étudier la médecine, par exemple, il doit avoir une très bonne note, mais sinon tout le monde peut étudier ce qu'il veut ou ce qu'elle veut. (pause) Et c‘est toi qui as décidé de faire une „prépa“?
L: Oui, c‘est moi qui ai décidé de faire une prépa. On doit beaucoup apprendre et travailler. Mais c‘est bien, enfin, ça me plaît. Enfin, en Septembre. Peut-être que je ne dirai plus ça en décembre. Mais pour l‘instant, c‘est cool.
S: Mais c‘est quel type de „prépa“ ? Enfin quel domaine ?
L: Littérature. Mais la littérature avec un… enfin littérature c‘est général, et on peut choisir entre le latin et le grec ou une langue vivante. C'est mon choix.
S: Et quels langues du apprends alors ? L‘allemand ?
L: L‘allemand oui, évidemment l‘allemand. Et j‘aimerais aussi apprendre l‘italien, mais ma mère m‘a dit que l‘anglais serait mieux pour mon avenir. Donc je dois encore apprendre l‘anglais. Mais je suis tellement mauvaise en anglais, vraiment !
S: Es-tu en prépa à Châteaubriand ?
L: Oui, exactement ! Oh, tu connais ?
S: Enfait, j‘ai passé 6 mois à Rennes.
L: Vraiment ? J‘étais en Abi-bac! Tu étais aussi en Abi-Bac ?
S: C‘est cool ! Non j‘ai passé 6 mois à Rennes parce-que j‘étais une „assistante“, enfin une assistance de langue étrangère.
L: Ah d‘accord ! Super !
S: (rires) Oui !
L: C‘est marrant ! (lacht) On a beaucoup de points communs. Et le lycée t‘a plus ou c‘était un peu trop grand ou… Les gens n‘étaient pas trop prétentieux ?
S: Non, j‘ai trouvé ça bien. J‘ai enseigné au Lycée Jean Macé, en BTS. Enfin deux cours en BTS. Et c‘était très intéressant, parce-qu‘on ne connaît pas vraiment les BTS. On peut changer pour parler un peu français, maintenant.
L: Oui, je pense aussi. Je pense que tu comprends super bien le Français !
S: J’espère! Mais je pense oui. En fait, j’ai vécu 6 mois à Rennes et c’était vraiment super bien, surtout pour la langue, même si j’ai enseigné l’Allemand, mais en fait, tout autour était en Français.
L: Et t’as été bien accueillie? Ou alors au départ c’était compliqué ?
S : Ah non pas du tout, pas du tout ! J’avais une prof qui m’a accueillie, qui a aussi tout organisé avec l’appartement, parce que j’ai habité en colocation avec d’autres assistantes : une Russe, une Chinoise et une Indienne.
L : Tu es retournée à Rennes depuis ou pas ?
S : Euh non, en fait c’était un peu dommage parce que quand j’y étais, c’était d’octobre 2018 jusqu’à Mars 2019 et après je voulais y retourner en 2020 mais bon là, c’était la pandémie donc non. (Rires)
L : D’accord, oui dommage, parce que ça a vraiment beaucoup changé, c’est vraiment très très chouette, il y a des superbes expositions du collectionneur François Pinault, et c’est vraiment super, je pense que ça te plairait encore plus que quand t’étais venue. Enfin moi en tout cas ça me plait vraiment beaucoup. (Rires) Et donc tu es allée à Paris ou t’as pas eu l’occasion d’y aller ?
S : Si en fait, comme j’ai encore ma corres’ près de Paris.
L : Ah t’as une correspondante ?!
S : Oui de l’échange de Versailles en fait.
L : Et t’as gardé contact ?
S : Oui.
L : Ah oui d’accord, du coup c’est une vieille corres’. (Rires)
S : Oui, oui. (Rires)
L : Ah oui, ça fait depuis, tu m’as dit que t’es partie en quatrième, c’est ça ?
S : Oui à peu près, c’était en 2014 je pense.
L : Ah oui donc vous vous connaissez depuis un bout de temps, genre 7 ans ? 8 ans ?
S : Oui.
L : Et elle, elle fait quoi ? Elle étudie l’Allemand ?
S : Euh non pas trop, c’est ça en fait, avec elle je parle Français, parce qu’elle parle pas très bien Allemand. Non, en fait on parle Français et elle fait un BTS, et elle travaille dans la restauration.
L : Ok, l’hôtellerie tout ça… Ok, c’est super intéressant ! En plus à Versailles et à Paris je pense qu’il y a de quoi faire au niveau des restaurants ! (Rires) Et à Rennes du coup, en Bretagne, t’as déjà dû aller à Saint Malo…
S : Oui.
L : Parce que là-bas aussi il y a pas mal de petits restaus sympas.
S : Et en fait, toi, après la prépa, qu’est-ce que… en fait quelles études est-ce que tu veux faire ?
L : Mon rêve ce serait d’aller à Strasbourg faire du journalisme franco-allemand, ça s’est mon rêve, mais bon il y a beaucoup de monde au Portillon, enfin, il y a beaucoup de monde qui veut faire ça, donc si j’ai pas ça, je vais voir ce que j’aurai et si ça me plait pas trop, j’avais l’idée aussi, peut-être, d’aller étudier en Allemagne. Parce que comme j’ai l’Abitur du coup, je crois que ça m’est autorisé. Parce que ma correspondante étudie la musique à Berlin, et son copain étudie… bah aussi « Lehramt », also … enfin… être professeur. Et donc ils m’ont dit, bah à Berlin il y aussi une formation de journalisme, donc pourquoi pas ? (Rires) Mais c’est un peu en fonction de ce que j’aurai en avril.
S : D’accord, et vous êtes combien en fait dans ton année ?
L : Alors dans mon année, mon année en général on est à peu près 150. Mais il y a 3 classes. Donc, une classe qui vise la Grande École, l’ENS, c’est l’École Normale Supérieure de Lyon. Donc ça c’est ma classe. Oh ! Wir haben nur noch 3 Minuten !
S : Oh ! Mais si tu veux on peut échanger les numéros, ou les adresses mail.
L : Oui ! Oui ! J’ai un crayon et j’ai un papier, j’ai envie de garder contact donc…
S : Ah oui, moi aussi !
L : Ça me ferait très plaisir ! Mais je vais prendre en photo parce que j’ai peur que ça s’efface. Tu parles très très bien Français en tout cas ! C’est impressionnant. (Rires) Tu parles très rapidement, parce que je parle très vite et tu parles plus vite que moi ! (Rires)
S : (En riant) Ah oui, ça c’est quelque chose, en fait, mes amis des fois aussi en Allemand, moi aussi je parle très vite, et j’ai des amis, quand j’envoie un message audio, des fois, il y a une amie qui dit « mais vraiment parle un peu plus lentement parce que des fois je dois réécouter parce que t’as trop vite parlé. » (Rires).
L : (En riant) Oui, bah je suis comme toi ! Toujours trop rapide ! Mais je sais pas comment ça se passe, si Julika revient ou pas du tout, ah bah si !
S : Je pense.
L : La voilà ! Hallo !
J : Bonjour, oui, je vais rallumer ma caméra dans un instant. Alors merci beaucoup pour la conversation. Exactement, et puis, oui, vous pouvez simplement continuer d’échanger. Je suis contente, et puis je vous souhaite un bon dimanche. Et à bientôt, nous pouvons rester en contact par e-mail.
L: Tschüss!
S: Tschüss!
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